[Fan-Fiction] Short-story : Precursa

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Ah, ô combien ce premier engagement, ce tout premier combat, ce baptême du feu pour notre machine, ô combien ces quelques minutes furent enivrantes ! Il me sembla qu'en ces courts instants, qui pourtant nous parurent durer des heures, il me sembla que pendant ces courts instants, j'avais vécu aussi intensément et pleinement que tout le reste de ma vie - civile.

En vérité, après réflexion, c'était ce sentiment qui m'avait toujours habité lors de tout combats, depuis les entrainements de lutte au corps-à-corps dans la coure poussiéreuse de l'Ecole de la Marine de Guerre, jusqu'à cette inauguration de notre Machine - en passant bien sûr par tout ces engagements dans les airs à bord de mon Croiseur.

Quoi qu'en disent tout ces charlatans pacifistes et défaitistes, il y a dans la Guerre, dans sa substance même, quelque chose qui vous soulève l'âme, qui peut vous pousser à accomplir des actes qui vous auraient parut impossibles autrement - et la Guerre, si terrible soit-elle, crée pourtant ce magnifique sentiment qui rapproche alors les gens de tous horizons, et les unis tous sous une même bannière qu'importe leurs origines sociales - et ce sentiment a pour nom : camaraderie.

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Passés les quelques minutes d'exaltation qui suivirent ce combat, nous reprîmes nos esprits, et j'ordonnais au conducteur de faire machines avant en direction de la lisière de cette forêt, pour découvrir ce qui nous avait réellement attaqué.
En vérité,ce que nous découvrîmes, fut plutôt ce qu'il en restait - au milieu des cendres et de la terre calcinée, quelques débris de métal brûlé et mort, mais rien de plus ... L'énigme quant à nos adversaires, restait entière.

Profitant de ce moment de repos et de calme, je faisais le point sur la carte tactique que l'on m'avait donné, et m'aperçut que nous avions pénétré dans la zone d'influence ennemie. Devinant ce que cela signifiait, je donnais l'ordre ... D'avancer plus profondément dans ce territoire hostile en suivant le long de la Route 69, de manière à intercepter tout mouvements le long de cette voie.

En l'absence d'ordres plus précis que ce que nous avions, cela me parut, sur le moment, être la meilleur solution.

Nous nous enfonçâmes donc dans la neige, dans l'hiver, dans l'infini et l'inconnu - et pas un seul d'entre nous n'en reviendra totalement sain et sauf. En vérité, je serai le seul à y survivre, sur le long-terme.

Je dis bien sur le long-terme, car s'il est vrai que d'un équipage de cinq soldats, un sera blessé grièvement, décédant malheureusement au moment même où l'on pouvait l'aider ; et un autre sera abandonné à son sort dans la Machine - ce qui fait que nous serons trois à ressortir vivants de cette unique missions.

Mais ce que je considère comme l'influence nocive de notre Machine ne cessa pas pour autant avec sa destruction - l'Opérateur-radio, ayant passé avec le Conducteur tout son temps dans la Caisse, juste à côté du moteur, fut rapidement intoxiqué par les vapeurs qui en émanaient, et il passera la fin de sa vie cloué dans un lit d'hôpital, relié à une sorte d'énorme pompe lui faisant office de poumons.
Quand à mon Tireur, qui lui aussi avait survécu - pensait-il - au Banshee ... Il sera rappelé sous les drapeaux en tant que vétéran de la conduite d'un Engin Blindé. Il livrera de magnifiques combats, m'a-t-on rapporté, jusqu'à l'annihilation de son unité, prit en étaux entre les deux plus terribles adversaires jamais rencontrés - nos ennemis-même, mais aussi l'Hiver.

Et si je survécut physiquement à cette Guerre, je n'en sorti pas moins meurtri - car désormais sur mes épaules reposait le poids du souvenir, et de la culpabilité - souvenir de tous ces hommes que j'ai commandé, que ce soit dans mon Croiseur ou dans le Banshee ; culpabilité d'avoir été le seul survivant de ces deux Machines.

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Ainsi donc se déroulait la première " expérience " dans ce domaine de la technologie militaire - le résultat, en dépit de ce que l'on pourrait croire, le résultat fut donc considéré comme concluant, à quelques petites corrections près, et bientôt on s'efforça de faire sortir autant que possible de ces machines de destruction des usines d'assemblage à la chaine, pour s'efforcer de les remplir de soldats, qui bientôt ne furent que de vagues recrues sans aucunes idées de ce qui les attendait - contribuant à engouffrer dans l'abîme ce que l'on appellerait plus tard, ces générations perdues.
A ce moment-là, personne ne se souviendrait de ces premières victimes, de ces " Précurseurs " .