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Le refrain lent et patient s'entamme, la seule voix résonnant, suivit bientôt par le rythme et l'instrumental.
Le décors prends forme, la route s'étend à l'avance, en prévision de son approche.
Quand le bruit de ses pas se fait suffisant, la musique s'estompe et se tait.


«Ciel de nuit vide de nuages et détoiles, le clair de Lune est comme un phare au milieu de l'obscurité, et sa lumière blanche brille sur les pavés humies, se reflète dans les flaques d'eau de la rue détrempée et silencieuse.
Silence uniquement brisé par le tic-tac régulier des gouttes de pluies s'écoulant lentement de haut en bas, et par l'écho froid et résonnant de mes pas au milieu de la rue déserte.

De part et d'autre, des formes sombres, refermées à moi.

Devant moi, le brouillard soudain, un mur blanc, une porte vers l'inconnu et l'infini.

Derrière moi, le brouillard rempant, me suivant, cherchant à me rattraper sans pourtant voiloir s'approcher de moi.

Derrière moi, la peine, la tristesse, la douleur, et surtout des espérences brisées . Devant moi ... L'infini de l'inconnu, l'impatience, l'abandon, et des rêves impossibles, des espoirs utopiques.

Je lève les yeux vers le ciel, et vois un plafond à la fois bleu, violet, pâle, indigo mais surtout noir ; les étoiles se cachent de ma vue, et la lune ne me sourit pas.
Elle est comme un oeil baissé sur moi, qui me juge, d'un regard sûrement mérpisant.

Même le vent n'a pas daigné m'accompagner. L'air est lourd, immobile, froid et mort. Je resserre mon col autour de mon cou, ne lachant pas ma besace, la gardant dans le pli de mon coude.

J'avance sans ralentir, sans me hâter, sans réfléchir. La ruelle détrempée s'estompe autour de moi, et seule subsiste cette route pavée.

A chaque pas que je fais, il me semble que le pavé que j'ai touché s'efface à son tour.

Je n'ose regarrder autre chose que ce mur blanc, droit devant moi, bien que je sache pertinemment ce qui s'offrirait à ma vue - qu'est-ce qui pourrait bien daigner se montrer à moi ?
C'est donc ce mélange de sombre qui m'entoure de chaque côté et dans le firmament, cette lune lassée se dressant derrière la route, comme si elle pouvait en être la destination.

Qui sait?

Je ne pense pas à ce que j'ai laissé derrière moi, à ce qui pourrait, sait-on jamais, m'attendre au bout de cette avance vers l'infini.

Je ne pense plus.

Mon corps marche comme un automate, mes yeux sont fixes, et mon esprit est vide de toute pensées .

Seule ma voix résonne dans ce vide personnel.

Ma voix.

Et la Sienne.

Me paroles, ces paroles, ses paroles résonnaient en boucle dans ma tête vide, mon esprit désabusé semblait ne pas se lasser de ces quelques mots échangés.

Comme si revivre ces instants éparses pourrait changer quoi que ce soit. »

Le couplet se termine, le refrain reprend, inlassablement, une fois encore.
La musique se continue, et il marche, il marche, inlassablement, silencieusement, tristement , sans faire attention à là où il va, les yeux ouverts mais le regard éteint.
Il marche, l'esprit vide de toutes pensées si ce n'est de mélancolie.

Il avance vers l'infini, et se fiche de savoir où cela le mène, puisqu'il avance seul.