[Apocalypse] Nouvelle : La destruction du deuxième pilier

La destruction du deuxième pilier

Première partie

Près d'Hexius-3, quelques jours après l'Apocalypse.

"Hexius-3 est l'une des prisons les plus sûres de la Galaxie : elle est à une dizaine d'années-lumière de la civilisation la plus proche, et aucun des systèmes planétaires voisins n'est habitable. Sa surface est couverte d'appareils de détection en tout genre qui peuvent repérer toutes sortes d'ondes électromagnétiques et de déplacement de matière, même de la plus infime particule, dans un périmètre de 50 milliards de kilomètres. De plus, elle est équipée de puissants boucliers et de répulseurs qui empêchent les corps non-autorisés d'approcher. A l'intérieur, des centaines de Héros se relaient en permanence pour monter la garde à bord de cette imposante structure. Les prisonniers sont isolés dans des chambres froides maintenues à la température du zéro absolu, ce qui les empêche donc de bouger. La seule porte d'entrée - qui est également la porte de sortie, même si personne n'est jamais sorti d'Hexius-3 - dispose de six sas, dont l'ouverture est commandée par six Héros différents : chacun des Héros commande l'ouverture d'un seul sas, et deux sas ne peuvent être ouverts simultanément. Il y a de plus un code d'accès unique par sas, ce qui rend très rares les personnes à pouvoir entrer dans la station spatiale. Hexius-3 est une véritable forteresse, isolée, et imprenable, Votre Grandeur. Enfin, c'est ce que disent les documents officiels à propos d'Hexius-3.
-Imprenable hein ? Hero Factory pense pouvoir disposer de la liberté des gens comme bon lui semble ? Ils pensaient que leurs Héros pouvaient protéger l'Univers éternellement ? Et moi !? Qu'ont-ils fait pour moi !? Hero Factory ne protégeait que ses intérêts, pas les habitants de l'Univers. Mes frères se meurent, mon espèce est sur le déclin, bientôt, mon empire ne sera qu'un tas de cendres. Et les Héros, eux, qu'ont-ils fait ? Ils sont restés les bras croisés, ils se sont lovés dans leur confortable gloire, ils se sont complus dans l'adoration que leurs vouaient les quelques naïfs civils qui vivaient sur leur astéroïde. Désormais, tout ça c'est fini. Le monde est à moi, et bientôt... Oui, bientôt..."

Leon Blearvoid semblait perdu dans ses pensées, alors que le vaisseau de guerre à bord duquel il allait détruire Hexius-3 s’approchait rapidement de sa cible. Les occupants de la station s'en étaient d'ailleurs aperçus.
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"Hé, Stella ! Viens voir par là, on a un vaisseau en approche ! Vu sa vitesse, il sera là dans quelques minutes.
-Tu leur as demandé de s'identifier ?
-Bah non, j'ai préféré t'en parler avant.
-Mais t'es con, dis-leur immédiatement de s'identifier, Hugh !"

Stella Hesling supervisait l'équipe de surveillance extérieure. La surface à observer était immense, mais rien ne passait jamais à proximité de la station, mis à part quelques rares astéroïdes dont le passage était prévu avec précision par des savants calculs. Et les vaisseaux de transport de prisonniers ou de ravitaillement étaient annoncés, et le prochain ne devait pas arriver avant le mois prochain, selon le planning des opérations. De plus, les vaisseaux utilisés par Hero Factory n'étaient pas aussi gros. Stella avait un mauvais pressentiment, elle se doutait que quelque chose allait de travers. D'abord la perte du contact avec Hero Factory, quatre jours avant, puis ce vaisseau... Cela n'était pas normal. Hugh Mesper, qui lui était présent au sein de l'équipe de surveillance depuis quelques semaines seulement, avait remarqué que sa supérieure semblait nerveuse.

"-Tout de suite chef ! Mais vous avez l'air vachement stressée, relaxez-vous, si c'est un vaisseau à nous, on le laisse passer, sinon on le dégomme, et basta.
-Hugh, fais ce que je te dis."

Stella sentait la pression et la colère monter en elle. C'est à cause de ça qu'elle n'a jamais pu être promue chef d'équipe et qu'elle a été mutée à la prison Hexius-3. Elle est brave et manie très bien les armes, mais elle a un problème face au stress. Ce qui a d'ailleurs failli coûter la vie de son chef d'équipe lors d'une mission sur M'ntaq.

"Station spatiale Hexius-3 à équipage du vaisseau, veuillez vous identifier.
-Ah, toi tu es un Héros, pas vrai ?
-Je répète, identifiez-vous, ou nous abattons votre vaisseau sur-le-champ.
-Allons, tu pourrais être un peu plus respectueux envers ton empereur. Mais bon, tout cela n'a que peu d'importance, car bientôt, tu vas mourir, et tous tes petits copains Héros aussi, par la même occasion. Et tu peux aussi dire adieu à cette prison, car dans... hum... disons deux heures, il n'en restera rien.
-Ecoute, je sais pas qui t'es, mais ça me fait pas marrer ! Alors fais vite demi-tour, si tu veux pas que j'explose ton vaisseau, et toi avec !
-Oh, c'est qu'il ferait peur... ALORS VAS-Y ! ESSAYE DE ME TUER ! ESSAYE D'EXPLOSER MON VAISSEAU ! Mais laisse-moi te dire un truc. Tu ne me croiras pas, puisque vous êtes tous pareils, vous les Héros, mais il y a quelques jours, j'ai envoyé une armée attaquer Hero Factory. Quoique... non, rectification : j'ai envoyé une armée détruire Hero Factory. Et le reste de mon armée est en train de conquérir l'Univers à l'heure actuelle, et ils éliminent chaque Héros qui ose se tenir devant eux. Tu peux essayer de résister si ça te chante. Fais-toi plaisir, défoule-toi sur mon vaisseau, épuise toutes les munitions de ta soi-disant forteresse, que l'on dit imprenable. De tout façon, l'issue est la même. TU VAS CREVER SALE ENFOIRÉ DE HÉROS !"
Hugh Mesper coupa les communications avec le croiseur, et se retourna vers Stella Hesling, l'air inquiet. Tous les autres membres de l'équipe de surveillance extérieure s'étaient retournés vers lui.

"Vous avez entendu ça ?
-Préviens l'équipe de défense, dis-leur de dériver la plus grande quantité d'énergie disponible sur les boucliers, et de les concentrer sur la face K. Et dis-leur de pointer un maximum d'armes vers le vaisseau en approche. Grouille-toi !"
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A bord du vaisseau, l'équipage était dans le même état que l'équipe de Hesling. Leon Blearvoid était un être impressionnant en temps normal. Mais quand il hurlait, il était purement et simplement terrifiant. Il dégageait une aura, une force si puissante qu'elle glaçait le sang de ceux qui l'entendaient. Un soldat osa néanmoins adresser la parole à l'empereur :

"Votre Grandeur, que fait-on ?
-Ne faites rien. Nous allons attendre. Nous allons attendre qu'ils passent à l'attaque. Quand ils auront constaté qu'ils sont impuissants face à moi, nous pourrons pénétrer la prison, et libérer les pensionnaires. Oh, et j'ai menti à celui qui nous a contacté. Vous ne tuerez pas tous les Héros, laissez quelques survivants, nous les ferons prisonniers. Je leur réserve un sort particulier...
-Très bien Votre Grandeur."
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La panique commençait à gagner la station spatiale. Hesling avait déclenché l'état d'urgence, toutes les forces en présence étaient mobilisées en attendant que ce mystérieux empereur ne mette sa menace à exécution. Elle avait senti, en entendant sa voix, que Leon Blearvoid n'était pas du genre à plaisanter. Elle savait qu'il était sérieux. Elle savait qu'elle allait mourir, ainsi que les six cent trente trois autres Héros présents à bord de Hexius-3. Elle était prise de panique, jamais elle n'avait connu une si forte angoisse. Hugh Mesper s'était contenté de suivre les ordres, mais il était, tout comme tous les Héros présents dans la salle, tendu. Quand il établit le contact avec l'équipe de défense, ce fut pour leur hurler :
"DÉRIVEZ TOUTE L'ENERGIE SUR LES BOUCLIERS DE LA FACE K ET POINTEZ TOUTES NOS ARMES VERS LE VAISSEAU EN APPROCHE ! IMMÉDIATEMENT !"

Puis il se tourna vers sa supérieure. Elle ne bougeait plus. Elle était immobile, pétrifiée de terreur. Les autres Héros avaient le regard tourné soit vers lui, soit vers elle. Aucun d'entre eux ne savait quoi faire. D'interminables seconde s'écoulèrent, puis un vétéran prit la parole :
"On a des navettes d'évacuation. Si vous voulez espérer les rejoindre, faudra faire vite. Peu de monde connait leur existence, elles sont censées être réservées en priorité pour les dirigeants de la prison en cas de force majeure. Et bien c'est aujourd'hui que ça se passe, et l’état d'urgence est déclaré, donc même si on est peu à savoir qu'elles existent, seuls les plus rapides - ou les plus proches - s'en sortiront."
Le vétéran, Ern Doyoski, s'était levé pendant qu'il parlait, et commençait à se diriger vers la porte. Un rookie s'interposa.
"Vraiment ?! Vous pensez qu'on peut s'enfuir et laisser crever les autres ?! On est des Héros bordel ! On va se battre pour vivre, et pour protéger cette prison ! Vous flippez pour quoi ? Parce qu'un mec sorti de nulle part à annoncé qu'il allait nous buter ! Mais jamais cette prison n'a été prise. JA-MAIS ! Vous pensez vraiment qu'aujourd'hui ça changera ?!"
Ern Doyoski donna un violent coup de poing dans la tête du rookie, Gregory Stare, qui s'écroula au sol. Il se retourna vers leurs collègues, de plus en plus effayés :
"Si vous voulez vivre, suivez moi, c'est votre meilleure chance."
Il jeta un regard à Stare, et ouvrit la porte. Mesper se précipita derrière lui, et petit à petit, tous les occupants de la salle de surveillance extérieure les suivirent, sous l'œil médusé de Stare, toujours à terre. Lorsqu'il fut seul à l'intérieur de la salle de surveillance, il se releva, et, passant sa tête dans l'encadrement de la porte, et leur cria :
"Quoi ?! Vous êtes tous des lâches ! Vous ne méritez pas le titre de Héros !"
Il eut pour seule réponse un geste grossier de la main de Doyoski.
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"Votre Grandeur, ils commencent à s'agiter. Et je crains que nos boucliers ne tiennent pas longtemps.
-Allons, ne vous en faites pas, vous savez très bien de quoi je suis capable." répondit Leon Blearvoid à son soldat.
En effet, l'équipe de défense n'avait pas perdu une seconde, et avait braqué tous ses engins vers le croiseur Impérial, tirant dessus à feu nourri. Cependant, les boucliers résistaient sans difficulté, et Leon commençait à se lasser de la faiblesse des Héros. Ils étaient en train d'épuiser leurs munitions, rien de plus. Leon décida de stopper son vaisseau, attendant de la part des équipes de défenses qu'elles se décident à utiliser des armes qui seraient plus... distrayantes à ses yeux. Cela ne prit que quelques minutes, pour la plus grande joie de l'Empereur. Il ne fallut que quelques minutes pour que les équipes de défenses, voyant que tous les laser, les hales et les canons à ions n'étaient d'aucune utilité, ne décident d'utiliser des canons à antimatière. Des minutes que ne gaspillèrent pas le groupe d'Ern Doyoski.
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"Elles sont encore loin les navettes ?!"
Doyoski empoigna Garret Mood par le bras, visiblement irrité par sa question, et le mena vers un plan de la station. Il plaça du bout du doigt un marqueur rouge sur le plan holographique de la prison.
"Nous, on est là."
Il plaça ensuite un second marqueur, quelques niveaux plus bas.
"Et on va là. On a, au plus court, 1612 mètres à parcourir. Et en très peu de temps, à en juger par les secousses.
-Les secousses ?
-Tu sens pas ça ? Le bâtiment tremble, ça veut dire que là haut, ils ont commencé à utiliser les obus à antimatière. Et c'est franchement mauvais signe."
Il se retourna vers le reste du groupe :
"Alors on se grouille !"
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"Votre Grandeur, les boucliers faiblissent ! Le seuil critique sera atteint dans précisément cent-quatre-vingt-quatre secondes !
-Allons, que craignez-vous, soldat ?"
Leon se retourna, et quitta le poste de commande de son vaisseau de guerre. Arrivé à la porte, il se retourna à nouveau, cette fois en direction de l'équipage, et leur dit :
"Préparez l'ouverture du sas 4.
-Bien Monseigneur."
Les couloirs étaient déserts, l'équipage, réduit à son strict nécessaire, était rassemblé dans le poste de commande. Leon Blearvoid marchait, d'un pas vif, en direction du sas 4, par lequel il allait sortir de son vaisseau, et régler une bonne fois pour toute le problème des obus à antimatière, et des défenses de la station. Arrivé dans le sas, il regarda sa main droite : il était en train de préparer un vortex. Les obus à antimatières étant vraisemblablement de calibre 4, Leon ne pouvait pas se permettre de perdre du temps, et surtout de risquer sa vie. Puis il éleva la voix :
"Je suis dans le sas, vous pouvez procéder à la dépressurisation et à l'ouverture du sas. Quoique... Non, ouvrez simplement le sas dans quinze secondes."
Une voix se fit entendre d'un haut-parleur situé au plafond du sas :
"-Bien Votre Grandeur."
Leon Blearvoid avait un vortex à la main, un vortex grandissant. Alors pourquoi perdre son temps à attendre que l'air soit évacué alors qu'il pouvait tout simplement l'absorber ? Lorsque les quinze secondes furent écoulées, la porte s'ouvrit. L'Empereur quitta le vaisseau. L'espace était presque vide. Des étoiles scintillant faiblement tapissaient l'obscurité. Triste spectacle. Mais Leon Blearvoid n'avait pas de temps à perdre dans la contemplation d'un Univers dont il allait causer la destruction. Il jeta un coup d'œil à sa gauche, et vit Hexius-3. Elle était encore assez loin, mais cet énorme cube grisâtre qu'était la prison occupait déjà une grande partie de son champ de vision. L'Empereur activa un autre vortex, dans sa main gauche cette fois-ci, et lorsqu'il fut de taille suffisante, le fusionna avec celui de sa main droite. Il était enfin prêt à absorber les obus. Grâce à la gravité artificielle maintenue sur la coque du croiseur, Leon atteignit sans difficulté l'avant du vaisseau, afin de se rapprocher le plus possible de la zone d'impact. Lorsqu'un obus arriva, Leon tendit les bras en avant, et absorba le projectile à l'aide de son vortex. Ensuite, ce n'était qu'une question de temps. Void absorba un second obus, puis un troisième, puis un quatrième.
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Hexius-3, salle de défense :
"Hé, Jake, on a un problème !
-QUOI ?!"
Les sirènes hurlaient depuis que l'état d'urgence était déclaré, ce qui rendait toute conversation impossible. Ian Lusk enfila donc son casque radio, fit signe à son supérieur, Jake Bishop, de faire de même, puis répéta :
"On a un problème !
-Putain, quoi encore ?!
-C'est les obus !
-Ben quoi les obus ? Tu vas pas me dire qu'ils marchent pas, eux aussi ?!
-Je pense pas, mais regarde les relevés ! On dirait qu'ils disparaissent avant d'atteindre la cible.
-Et merde... envoie un message à l’équipe de surveillance extérieure !
-Déjà fait Jake, mais ils répondent pas.
-Putain, prison de merde, j'aurais jamais du demander une affectation ici ! Moi qui pensais que c'allait être peinard. Bon, on continue à tirer, ça doit être un dysfonctionnement des capteurs."
Les deux Héros, des Vétérans, ôtèrent leurs casques de communication.
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Leon Blearvoid stabilisa le vortex, de manière à ce qu'il reste en place, puis retourna à l’intérieur de son vaisseau. Une fois à l'intérieur, il déclara :
"Je me suis occupé du problème du bouclier."
Il ordonna ensuite au canonnier de lui laisser sa place un instant. Désormais installé devant le poste de tir, l'Empereur se demandait quelle arme utiliser. Hum... Oui, ça c'est bien, ça produit une belle couleur quand ça explose, avec ça ils nous verrons, pensa Leon, avant de presser le bouton qui correspondait au lancement de torpilles ioniques. Environ trois secondes plus tard, deux explosions eurent lieu, chacune dégageant une intense lumière verte, qui devint bleue, puis violette. Leon se releva :
"Bien ! Maintenant, nous savons à quelle distance se trouve leur bouclier. Capitaine, en avant !
-Mais... Votre Grandeur... Si les torpilles ioniques ne passent pas, je ne sais pas si nous-mêmes résisterons à ce bouclier.
-Douteriez-vous de mes ordres, capitaine ?
-Non Monseigneur, je... je...
-Suivez les ordres. Moi je vais m'occuper de leur bouclier. Et préparez le sas, j'ai besoin d'être à l'extérieur pour le neutraliser."
Leon quitta de nouveau son croiseur, créa un nouveau vortex, et donna une légère impulsion du pied sur la coque du vaisseau pour se propulser en avant et atteindre le bouclier plus rapidement. Lorsqu'il arriva à quelques mètres du bouclier de la station -dont les occupants continuaient à bombarder le vortex statique qui protégeait le vaisseau, il créa un seconde vortex, qui lui permit de ralentir, puis de s'arrêter. Il était préférable pour Leon d'éviter un choc avec le bouclier, même si ledit choc n'était pas forcément mortel. L’Empereur fusionna ensuite les deux vortex, de manière à pouvoir travailler plus rapidement, et commença à rapprocher ses mains de la surface du bouclier. Là était la difficulté de l'opération, il lui fallait faire coïncider l’ouverture du vortex avec la surface du bouclier, sous peine d’endommager son vaisseau, ce qui compromettrait très gravement l'opération. Lorsque le vortex centra en contact avec le bouclier, il commença à drainer son énergie. Bien, leur bouclier n'est pas aussi puissant que je ne le pensais, cela facilite grandement les choses, pensa Leon. En effet, si le vortex aspirait le bouclier, il grandirait beaucoup plus rapidement, et épuiserait tout aussi rapidement les réserves d'énergie de la prison. Bien sûr, l'équipe de défense s'en rendit compte.
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Hexius-3, salle de défense :
Jake Bishop s'était retourné, et avait vu Gary Truman, debout devant lui, un casque radio sur la tête. Le chef de l'équipe de défense avait compris qu'il devait remettre le sien :
"Quoi encore ?!
-Bishop, on a un problème avec les boucliers.
-Putain, encore un autre problème ! Et c'est quoi encore ?!
-Ils s’affaiblissent. En fait, on dirait que toute leur énergie fuit vers un point précis.
-Ah ouais, et où ?"
Truman, qui surveillait l'état des boucliers, montra un écran à son supérieur.
"Putain de merde, c'est pas possible ! D'abord les obus, et ensuite ça ! C'est qui le connard qui ose nous faire ça ?!"
Jake Bishop avait compris que l'inefficacité de leurs armes, la disparition des obus à antimatière, et l'affaiblissement du bouclier étaient liés.
"Alors Bishop, on fait quoi ?
-On attend. Ils ont l'air bien plus puissants que nous, donc si on veut les baiser, il faut les piéger. Donc on attend. On attend que je trouve une solution.
-Il vaut mieux, parce que si tu trouves pas de solution, je crois qu'on va mourir ici. Parce que franchement, en seize ans ici, j'ai jamais entendu la sirène retentir, je savais qu'elle existait, mais je pensais que c'était pour la déco. Et puis tous ces évènements bizarres, ça me dit rien de bon.
-Putain, Truman, merci de me rassurer, tu peux être sûr que je te vire de mon service dès que j'ai trouvé une solution pour nous sortir de la merde."
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Ern Doyoski entra à nouveau son code d'accès personnel, mais sans succès. Finalement, le Héros qui était juste à côté de lui, James Powell, lui posa l'inévitable question :
"C'est fermé ?
-Ouais. Fallait s'en douter, on accède pas aux navettes aussi facilement.
-Alors on fait quoi Ern ?
-Voyons... La prison est attaquée, et notre meilleure chance de nous en sortir est derrière cette porte, porte que l'on ne peut ouvrir qu'en utilisant un code dont ni vous, ni moi ne disposons.
-Et vous êtes sûr que c'est ici ?
-Bien sûr que c'est ici !
-Hey écartez vous tous les deux !"
Doyoski et Powell se retournèrent tous les deux et virent un autre vétéran, Owen Ganger, braquer un pistolet laser en leur direction. En direction de la porte, plus précisément.
"Franchement les gars, si la méthode douce marche pas, on peut bien essayer les armes.
-Où est-ce que t'as trouvé ça toi ?
-J'ai toujours ce joujou sur moi. Je préfère appliquer la règle du on-sait-jamais.
-Et bien si tu veux vraiment appliquer ta règle, Ganger, baisse ton arme. Tu pourrais toucher une navette, tu pourrais provoquer encore plus de dégâts.
-Ern, c'est pas toi le chef ici, alors écarte-toi. Toi aussi James.
-Je bougerai pas de cette porte.
-Ern !
-SILENCE ! LE CHEF ICI, C'EST ENCORE MOI !"
Stella Hesling avait apparemment réussi à se calmer, et avait repris la situation en main. Owen Ganger s'avança vers elle, et lui demanda :
"Et on fait quoi, chef ? On attend ici que tout se calme, ou..." Il leva son arme ".. ou on tente notre chance ?
-Laissez-moi passer, je vais entrer mon code personnel.
-Bien chef, comme vous voudrez... Mais vous savez bien pourquoi vous avez été promue ici, et pourquoi vous n'êtes pas chef d'équipe.
-Qu'est-ce que vous voulez dire, Ganger ? Remettriez-vous en question mon autorité ou mes capacités à commander ?"
Owen se contenta de lui donner pour seule réponse un sourire mauvais, puis la laissa passer. Petit con, pensa Hesling, alors qu'elle se dirigeait vers la porte. Une fois devant le panneau de commande, elle entra son code. Sur le petit écran apparurent ces mots : Vous disposez d'une autorisation de niveau 3, cette autorisation vous permet d'accéder à cette zone. La porte s'ouvrit, Stella entra, et s'adressa aux membres de son équipe :
"Maintenant suivez-moi !"
Hugh Mesper s'approcha de sa supérieure, et lui chuchota :
"On dirait que tu vas mieux chef. C'est cool.
-Merci Hugh, mais je préférerais que tu ne te mêles pas de ça.
-Okay chef, comme tu voudras."
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Les vortex étaient désormais suffisamment larges pour permettre au croiseur de le traverser. Leon avait en effet dû en créer un second, afin de former un tunnel dont se servirait le vaisseau pour traverser le bouclier sans encombre. L'opération fut délicate, puisqu'il fallait placer le second vortex à l'intérieur même du champ d'action du bouclier, mais l'affaiblissement de sa puissance qu'avait provoqué le premier vortex le rendait plus facile à traverser -tout du moins pour un vortex, le vaisseau risquant de toute façon d'être endommagé. Après s'être assuré que le tunnel fonctionnait parfaitement et que les vortex étaient parfaitement en place, l'Empereur regagna son appareil. Une fois de retour au poste de contrôle, il distribua quelques ordres :
"Capitaine, en route.
-Bien Monseigneur."

La traversée du trou de ver, pour un être comme Leon Blearvoid, était quelque chose de très banal. D'ailleurs, le phénomène en lui-même n'était pas exceptionnel. Bien que quelques photons pouvant donner un très bref aperçu du tissus de l'Univers parvenaient à passer de temps à autre, l'intérieur du tunnel était d'un noir absolu. C'était là la seule différence avec la réalité, même si, ici, cette différence était très faible, Hexius-3 étant située dans un recoin isolé, et par conséquent quasiment vide de l'Unviers. Les membres d'équipage furent simplement surpris de voir, au bout de quelques secondes, que l'immense cube gris qu'était la prison occupait de nouveau leur champ de vision à la place du noir abyssal qui inondait le tunnel dimensionnel.
L'Empereur s'adressa aux canonniers :
"Chacun à son poste ! Maintenant que nous avons pénétré leur bouclier, nous allons montrer comme il se doit la puissance Impériale aux Héros. Faites feu soldats. Maintenant."
Terrifiés par la voix froide de leur supérieur, les canonniers n'hésitèrent pas une seconde, et utilisèrent tous les systèmes d'armement du croiseur en direction de l'usine.
"Capitaine, accélérez. Je veux qu'au moment où la porte de leur prison explosera, nous soyons là. Je veux qu'ils sachent que je suis venu leur apporter la mort personnellement. Je veux qu'ils voient que je suis le cœur du chaos qui leur est infligé.
-Oui, Votre Grandeur."
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"Bishop, vous avez vu ça ?
-Un peu que je l'ai vu ! Tu me prends pour qui, Truman ?!
-Hé, du calme chef, je voulais juste vous montrer...
-Du calme ? DU CALME ?! Mais t'es complètement débile ! Je peux pas rester calme, et je sais pas quoi faire !
-C’est vous le chef ici, vous devriez savoir gérer une situation comme ça, non ?
-Truman, je vais te tuer ! On m'a jamais appris à gérer ça ! Je sais pas si tu t'en rends compte, mais là, on est attaqués. Attaqués ! Ils ont réussi à traverser le bouclier, et ils nous canardent.
-Je sais. D'ailleurs, ils seront là dans quarante-quatre secondes.
-Et merde."
Jake Bishop s'adressa à toute l'équipe de défense :
"LES MECS, ON BALANCE TOUT CE QU'ON A, ON LES ARROSE AVEC LE GROS CALIBRE !"
Puis il se retourna vers Gary Truman :
"Mais comment tu sais tout ça toi ?
-Comme les gars de la surveillance extérieure répondaient plus, j'ai pris le contrôle de leurs ordinateurs.
-Crétin !"
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Les Héros avaient commencé à riposter. Quelle persévérance, c'est ridicule, pensa Leon. En effet, malgré qu'ils aient décidé, tout comme l'équipage Impérial, d'employer leur armement au maximum, les occupants de Hexius-3 n'avaient, eux, aucune chance d'atteindre leurs opposants, puisque toutes leurs munitions étaient envoyées dans le néant absolu, hors de l'Univers.
L'Empereur jubilait. Il s'imaginait les Héros, désemparés en voyant que leurs armes ne leur sont d'aucune utilité, désespérés à l'idée de savoir leur mort imminente, et de ne rien pouvoir faire pour y remédier. Le silence propice aux cruelles digressions mentales de Leon Blearvoid fut troublé lorsque le pilote prit la parole :
"Votre Grandeur, nous sommes proches, je lance le décompte."
La même voix froide, métallique, retentit alors simultanément dans chacun des douze haut-parleurs du poste de contrôle :
"Objectif atteint dans... Dix secondes... Neuf... Huit... Sept... Six... Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... Objectif atteint."
Oui, pensa Leon, objectif atteint, alors que son croiseur pénétrait, au beau milieu d'une terrifiante série d'explosions teintées de orange ou de bleu selon les armes utilisées, dans le sas d'entrée de la prison, désormais modeste amas de métal froissé.