[Fan-Fiction] Histoire courte : Voya Nui : 0 ap. G.C.

Le temps passe et repasse, crée les héros puis les envoie dans les limbes de l'oubli. Pendant un temps, leurs exploits sont universellement reconnus, ils sont hautement considérés... Puis leurs exploits sont oubliés, seul en restent quelques souvenirs fanés dans la tête de ceux qui les ont accomplis. Certains se rebiffent contre ce cours des choses, d'autres l'acceptent, s'y soumettent, à regret. Certains de ses héros se transforment en sages, et guident avec bienveillance de petites communautés, jusqu'à leur mort.

C'est justement l'histoire d'un de ces héros du passé, resté bienveillant envers les siens jusqu'à la fin de sa vie, que je viens vous conter.


En haut d'un volcan, sur le Continent Sud, un grand guerrier en armure se tenait, scrutant le cratère. Sous le soleil implacable, malgré les braises ardentes dégagées par la lave en fusion située à quelques bios de lui, son armure argentée luisait, impeccable, sans une trace de poussière. Sa concentration était clairement visible sur son Kanohi, orné d'une redoutable crête. Entre ses deux mains reposait une grande hache, un outil en protoacier au tranchant incroyable.

Le seul bruit audible était le flux et le reflux de la lave.

Soudain, un faible bruit se fit entendre ; c'était une sorte de déchirement dans l'air : un portail dimensionnel qui s'ouvrait. Axonn connaissait ce bruit par cœur. Cela faisait des dizaines de milliers d'années qu'il s'entraînait avec Brutaka ; il savait à quoi s'attendre de sa part. Au moment même où un être doré franchit le portail qui venait de s'ouvrir juste derrière le titan armuré, celui-ci se retourna, et un puissant rayon sortit de l'extrémité de sa hache.

L'être doré semblait s'attendre à cela car, avant même que son adversaire se soit retourné, il avait fait un pas de côté. Il fondit sur le flanc gauche de son adversaire sans attendre, tel un oiseau de proie.

Mais il ne s'attendait pas à ce que le guerrier argenté ramène sa hache par derrière lui, le poussant dans le cratère. Alors qu'il chutait vers les laves bouillonnantes, le guerrier doré disparut dans un flash lumineux.

Quelques secondes plus tard, il réapparut à côté du guerrier argenté. Il semblait en colère.

« Tu aurais pu me tuer ! » lança-t-il, véhément, au guerrier argenté.
« Allons, Brutaka, tu sais très bien que je n'aurai jamais fait cela si je ne savais pas que tu avais largement le temps d'activer ton Olmak pour te sauver. » fut la réponse de celui-ci.
« Mais... » commença Brutaka.

Il ne put pas finir sa phrase. Un bruit terrible se fit entendre. La terre se mit à trembler. Ébranlés, les deux titans tombèrent au sol. Le volcan se mit à gronder bruyamment.

Dès qu'ils se relevèrent, par prudence, les deux titans commencèrent à s'éloigner du cratère de plus en plus agité, redescendant vers la jungle située au bas du volcan. La terre continuait à trembler.

Dans la jungle, les arbres s'agitaient dans tous les sens ; certains, trop faibles, se déracinaient déjà. À la vue de cela, les deux guerriers eurent au même moment la même pensée, qui se traduisit par un même cri : « Les Matoran ! »


Garan courrait. Quelque chose d'anormal se passait. Cela faisait dix minutes que le sol tremblait sans interruption. Bien sûr, les Matoran de Voya Nui avaient l'habitude que le sol tremble ; à chaque éruption du Valmai, c'était ce qui se passait. Mais jamais, de mémoire, Garan n'aurait pu citer une seule fois où le sol avait tremblé aussi longtemps. Généralement, les secousses s'arrêtaient après une trentaine de secondes.

Alors Garan courrait. Il courrait le long d'un chemin tortueux qui menait en haut d'une falaise. En bas se trouvait un lac. Au centre de ce lac incroyablement grand se trouvait une petite île. La quiétude des eaux turquoises entourées de plages de sable blanc était rompue par les rochers qui déboulaient des falaises qui coupaient ces plages.

Au loin, le Valmai lançait des lueurs orangées ; l'éruption avait commencé. Pourtant, le sol continuait à trembler, encore et encore, de plus en plus fort.

Finalement, Garan arriva en haut de la falaise. Là se trouvait un Turaga. Sa fine armure couleur argenté parsemé d'ébène se fondait presque dans le paysage de roches volcaniques. Néanmoins, son Kadin Noble et son Bâton d'Impulsion Magnétique le rendait facilement repérable. Immobile, il observait la destruction qui s'abattait sur les terres des Matoran qu'il s'était juré de protéger.

Avant même que le Matoran ne puisse reprendre son souffle, le Turaga se mit à parler.

« Je sais, Garan. Je sais. Je vais descendre. »


Jovan commença à descendre le long chemin menant au principal village Matoran de Voya Nui, accompagné de Garan. Le sol tremblait encore et toujours. Les rochers qui se détachaient de la falaise étaient de plus en plus gros. La situation était de plus en plus dangereuse. Le Turaga aurait bien rassemblé les Matoran dans des grottes, mais ils risquaient de se retrouver ensevelis, vu la quantité d'éboulements qui avaient lieu.

De toute sa longue vie, jamais Jovan n'avait vu quelque chose de semblable. Cela ressemblait vaguement à ses pires cauchemars lors de sa mission pour sauver la vie de Mata Nui avec son équipe, avant qu'il ne se transforme en Turaga après avoir transmis son pouvoir Toa à un Ta-Matoran.

Si seulement ils avaient un Toa... Peut-être pourrait-il faire quelque chose. Mais Voya Nui était un lieu abandonné, évité par la majorité ; on disait l'endroit maudit, non sans raisons, à vrai dire.

La seule solution que voyait le Turaga, c'était de rassembler les Matoran sur la plage, le seul endroit où il n'y avait pas de risques qu'un rocher ou un arbre ne les écrase, ou que la lave vienne les brûler.

Perdu dans ses pensées, le Turaga ne vit pas un énorme rocher qui tombait vers lui et Garan. Ce fut seulement lorsque l'Onu-Matoran se mit à crier que le Turaga réagit ; activant son Kadin, il s'envola en saisissant le Matoran ; le rocher passa à quelques centibios seulement. Quelques bios plus loin, le Turaga se posa, exténué. Cela devait être la première fois depuis plusieurs millénaires qu'il se servait de son Kanohi.

Soudain, une énorme secousse eut lieu, encore plus forte que les précédentes ; le Matoran et le Turaga furent propulsés à terre, et commencèrent à débouler le long de la pente de la falaise.

Jovan fit ce qu'il pouvait pour freiner leur chute avec ses faibles pouvoirs de Magnétisme, espérant que cela pourrait les sauver. C'est alors qu'il comprit ce qui se passait. Et cela le terrifia plus qu'il ne l'avait jamais été.


Vican se tenait sur la plage de son île natale. Le Le-Matoran s'y était rassemblé avec tous les Matoran de sa petite île, située en plein milieu du lac entouré par Voya Nui, sur ordre de leur Turaga.

Là, l'intégralité des Matoran fixait, avec des yeux incrédules, Voya Nui commença à s'élever à une vitesse surprenante.

Voya Nui quittait le Continent Sud.


Jovan et Garan étaient enfin arrivés au village Matoran. Immédiatement, ils commencèrent à organiser l'évacuation vers les grottes Nui.

D'ores et déjà, les secousses avaient fait s'effondrer plusieurs maisons, et certaines vacillaient de manière assez inquiétante. Les Matoran, bien que terrorisés, suivaient avec attention les ordres de leur Turaga, ainsi que ceux de Garan.

Au bout d'un certain temps, Jovan vint se placer au bord de la falaise, et observa les alentours. C'est alors qu'il se rendit compte que la situation était encore pire que ce à quoi il s'attendait.

Il retourna précipitamment auprès des Matoran pour les presser d'aller se réfugier dans les grottes Nui.


L'Ignika s'inquiétait. Il avait senti le terrible coup porté à Mata Nui. Et il sentait une blessure en train de se former. Une formidable blessure qui risquait de signifier la fin du Masque de Vie, ce que celui-ci ne souhaitait pas du tout.

Un déchaînement de pouvoir de Vie sortit de la Chambre de Vie, traversant les corridors situés sous le Mont Valmai, pour aller frapper l'épiderme du Robot Grand Esprit, formant une formidable plaie. Mais permettant la survie du Kanohi le plus important de tout l'Univers Matoran.

Le seul capable de défaire ce qui venait d'arriver.


Jovan commençait à croire qu'ils allaient s'en sortir. Une puissante vague d'énergie venait d'ouvrir un passage dans le mur qui se trouvait au-dessus d'eux. Les derniers Matoran rentraient dans les grottes Nui. Cependant, bon nombre d'entre eux étaient morts. Et désormais, il faudrait probablement oublier toute possibilité de commerce.

Le dernier Matoran rentrait dans les grottes, lorsqu'une pierre tomba. Absorbé dans ses pensées d'avenir, Jovan était totalement déconnecté du présent. Dezalk eut beau crier, le Turaga ne réagit pas.


Des heures après, les Matoran sortirent des grottes, dans un monde qu'ils ne comprenaient pas, sans aucun guide désormais.

Sur tous les visages couverts des cendres causées par l'éruption, des larmes étaient visibles.

En quelques heures, les Matoran avaient perdu leur guide, leurs maisons, leurs repères, et une bonne partie des espoirs qu'ils pouvaient avoir.

Que dire sur ceci a part...Génial...Et digne d'être canon.

Ou encore GregF on ta reconnu.

Non sans blague c'est d'un autre niveau, t'es doué pour les récits explorant les Zones d'ombres de la Story.

Bonne petite histoire courte... Bien que, comme le dit le titre, courte.
Jovan meurt assez bêtement je trouve mais fallait bien qu'il meurt !

Mec tu ma fait ma soirée! Contact GregF par tous les moyens, c'est digne d'être canon!
Tu es doué.

Mais il y a un point que je voudrais soulever: tu ne raconte pas assez en détail le passage où Voya nui par en live. Ce qui gâche le côté dramatique et cataclysmique de la scène et qui peux donner lieu à des confusions quand on se rappelle pu en détail de la story, je trouve.

Merci, ça fait plaisir de voir que je suis lu.
@ geek7734 : Honnêtement, il y a beaucoup plus doué que moi.
Concernant le passage où Voya Nui s'envole, je n'ai pas tout détaillé par souci déjà de garder une sensation de vitesse, ce qui n'est jamais facile avec trop de descriptions, et aussi parce que je n'avais pas envie de trop détailler. Le but de mes histoires courtes racontant des évènements canons, c'est aussi de s'appuyer sur ce qui est sensé être déjà connu, sans trop le décrire.
Par contre, tu pourrais détailler les confusions ?

Une excellente fan fiction ! Admirable.

maxim21@: Toute les personnes qui ont eu affaire à une catastrophe racontaient que le temps passait beaucoup moins vite. Pour les confusions, il n'y en na pas vraiment dans la fic, c'est la spatialisation de l'action qui à un truc qui manque, mais elle est déjà très complète. De plus le fait de passer brièvement la description de Voya nui peut porter certaines confusions au niveau de la visualisation de la scène.

@geek7434 : C'est vrai, je n'y avais pas pensé. Au moins, je devrais y penser la prochaine fois ; )

@Talon : ça fait plaisir d'avoir un commentaire de ta part, surtout vu que tu commentes plus beaucoup.

Dans mon petit passage sur Bionifigs, j'écrivais des fanfictions, et j'aimais beaucoup l'idée des paragraphes détachés avec des astérisques. Ce procédé rend captivant ton récit. On ressent une telle passion dans ce que tu écris. C'est foudroyant. C'est très plaisant à lire. Et ce fut un réel moment agréable. =)

Cette histoire est très réussi, bravo maxim21 !